À NOS AMIS, du Comité invisible
« Il n’y a pas de vide, tout est habité, nous sommes chacun d’entre nous le lieu de passage et de nouage de quantités d’affects, de lignées, d’histoires, de significations, de flux matériels qui nous excèdent. Le monde ne nous environne pas, il nous traverse. Ce que nous habitons nous habite. Ce qui nous entoure nous constitue. Nous ne nous appartenons pas. Nous sommes toujours-déjà disséminés dans ce à quoi nous nous lions. »
(p. 43)
« La logique de l’accroissement de pu
À NOS AMIS, du Comité invisible
« Pour une génération sur-individualisée dont la société primaire avait été celle des réseaux sociaux, la grève étudiante québécoise de 2012 fut d’abord la révélation foudroyante de la puissance insurrectionnelle du simple fait d’être ensemble et de se mettre en marche. On se sera rencontré comme jamais, jusqu’à ce que ces amitiés insurgentes viennent heurter les cordons de flics. Les souricières ne pouvaient rien contre cela : elles étaient au contraire devenues une autre fa
À NOS AMIS, du Comité invisible
« Ce n'est pas "le peuple" qui produit le soulèvement, c'est le soulèvement qui produit son peuple, en suscitant l'expérience et l'intelligence communes, le tissu humain et le langage de la vie réelle qui avaient disparu. »
(p. 43)
LE POÈME EST UNE MAISON DE LONG SÉJOUR, de Normand de Bellefeuille
« le poème
ne désespère jamais le poète, lui
trop souvent
alors le poème
le rappelle à l'ordre
et lui montre des beautés
qu'il avait
depuis si longtemps
perdues de vue
le poème est clairvoyant et le poète
si myope »
(poème 94)

LE POÈME EST UNE MAISON DE LONG SÉJOUR, de Normand de Bellefeuille
J'aime la poésie, et j'aime la lire à mi-voix, confortablement, dans le presque silence de mon appartement. Ce soir, grand luxe dans un automne occupé, je me plonge dans le dernier recueil de Normand de Bellefeuille. Et c'est ainsi que, dans un murmure continu, j'en arrive au 136e poème: « le poème n'établit sa clarté
que dans un murmure perpétuel
de même on parle bas
devant un mort
de même le poème
préfère être lu à demi-voix »
Étrange sentiment d'adéquation.